Les outils de l’éveil musical
Outre les nombreux instruments-jouets disponibles, la découverte peut aussi se faire par une expérimentation ludique plus inhabituelle.
Primordial pour initier aux sons et aux rythmes, l’éveil musical se fait traditionnellement au moyen d’instruments-jouets. Xylophones, tambourins, appeaux ou flûtes à bec, l’éventail est large et l’intérêt divers. L’entreprise familiale Fuzeau vend depuis les années 1970 des percussions pour enfants : « En bois, en fer, en peau, que l’on peut secouer, gratter, frotter, explique Jean-Pierre Fuzeau, directeur éditorial. L’idée est de proposer des instruments pour que l’enfant expérimente une variété de gestes et se rende compte qu’un timbre boisé est différent d’un timbre métallique qui dure plus longtemps. »
À côté de ces instruments de découverte plutôt classiques, l’entreprise vend aussi des instruments ethniques comme des djembés, kalimbas ou gongs chinois. « Ils apportent d’autres sonorités, ouvrent les enfants à la découverte d’autres cultures. Ils peuvent être utilisés pour accompagner les conteurs, dans une optique de transversalité des domaines de découverte de l’enfant. » Avec ces instruments, Fuzeau propose généralement un support pédagogique pour guider l’enfant dans son éveil musical.
Nicolas Chedmail, corniste et inventeur d’installations musicales, propose une autre vision de cette initiation. Le musicien cherche à créer des installations avec « une jouabilité assez instinctive pour que l’enfant découvre les possibilités du jeu sans intermédiaire ». Pour le site de loisirs La Belle Folie, en Bretagne, il développe une tyrolienne avec des percussions de chaque côté du câble, qui résonnent au passage de l’enfant : « Il y a des manières différentes de déclencher les percussions ; l’enfant peut ainsi créer lui-même son propre chemin sonore. » Nicolas Chedmail a aussi construit un tourniquet boîte à musique. « Ces jeux permettent d’être dans l’action, de jouer ; et, en même temps, les possibilités de changement du son font que l’enfant est aussi dans l’écoute, attentif à la modification des paramètres sonores », explique le musicien.
Avec son collectif Spat’sonore, qui crée des instruments jouant sur la spatialisation acoustique du son, Nicolas Chedmail ouvre les portes des plus jeunes à la musique expérimentale. Dans une installation spectaculaire où le spectateur est « immergé » dans les sons, « on a pu faire écouter quarante minutes de musique contemporaine à des enfants de maternelle. On les fait s’allonger et apprivoiser l’espace sonore comme on le ferait dans la nature, en écoutant le chant d’un coucou, le train qui passe au loin. »
Idéal pour éveiller les plus jeunes à la création.
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