Création de l’Union des facteurs de percussions
Début juin a été créé l’Union française des facteurs d’instruments à percussions. L’un des membres fondateurs, Frédéric Bousquet, nous explique l’origine de cette démarche.
Pourquoi former l’Union française des facteurs d’instruments à percussions ?
Depuis la crise financière de 2012, qui a conduit à la disparition de beaucoup d’acteurs de la filière, la famille des percussions n’était plus représentée sur le plan institutionnel. Mais plusieurs marques patrimoniales et historiques se sont relevées et aujourd’hui de jeunes entrepreneurs veulent faire à nouveau rayonner leur métier.
Qui sont les membres fondateurs ?
Du côté des facteurs historiques et patrimoniaux, on peut citer Bergerault ou le fabricant de batterie Asba. Côté start-ups et entreprises type tech : Metal Sounds [facteur de Handpans] et TitaniumSound [facteur d’euphones]. Il y a aussi Jogadoc [instruments "ludiques et innovants"], Tabala percussions [percussions brésiliennes], Koshi [carillons] et des accessoiristes comme le baguettier Resta Jay.
Pour l’instant nous sommes une dizaine de membres mais nous accueillons tout facteur et factrice d’instruments à percussions. L’idée, c’est de se rassembler pour promouvoir la facture instrumentale française. La force de l’Union, c’est la diversité.
Des facteurs seulement français, c’est un choix ?
Depuis dizaine d’années, les facteurs français ont accumulé les savoir-faire patrimoniaux mais aussi prospectifs : on veut donc montrer cette identité nationale spécifique, cette French tech, s’en servir pour aller plus loin dans l’innovation. Cela passe par la mise à disposition du parc des machines par les lieux de la recherche fondamentale et les plateformes technologiques comme les IUT ou les universités. Cela existe déjà, mais on veut rendre ce dispositif incontournable, développer davantage le prototypage et la collaboration avec les incubateurs.
Quelles seront vos premières actions ?
Elles seront d’abord tournées vers les musiciens, les compositeurs et les éducateurs. Il s’agit d’abord de créer un annuaire des facteurs d’instrument à percussion. Ensuite, d’associer les laboratoires de recherche et les institutions pour innover cette facture instrumentale. Tout cela devrait se formaliser sous forme d’événements à caractère professionnel et scientifique.
Vous vous créez à un moment où l’activité musicale reprend bien doucement…
Je pense que notre Union est née de cette "séquence Covid". Les percussions se prêtent plus facilement que d’autres instruments à la reprise — il n’y a pas de salive comme pour les soufflants, les baguettes ne s’échangent pas entre joueurs…
La filière occitane (les percussions de Metal Sounds ou de TitaniumSounds) a en plus impulsé un travail sur des matériaux stérilisables, qui correspondent aux normes européennes. Dès leur conception, ils sont destinés au milieu hospitalier ou aux crèches car peuvent facilement se nettoyer.
La filière va-t-elle miser sur le terrain dans la pédagogie ?
On veut relier les institutions et les laboratoires de recherche aux conservatoires, aux formateurs, au public… et aux compositeurs et aux sound designers qui sont à la recherche de nouveaux sons. Le critère de différenciation entre deux compositeurs, ce n’est pas la forme musicale : c’est le son. Il s’agit de créer le monde sonore de demain.
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